L'odeur du pain chaud
Chaque matin je prends une correspondence entre la ligne 11 et la 9 à République. Depuis le haut des escaliers de la 11, je suis assaillie par une odeur de viennoiserie chaude. C'est un mix entre du beurre fondu, du sucre et parfois du chocolat. Le coupable? Le point de vente du couloir à gauche, juste avant l'escalier mécanique de la direction Pont de Sèvres.
Cette odeur est résultat de la nouvelle vague commerciale du "point chaud" assorti de "marketing sensoriel" et non celui du travail du boulanger traditionnel (qui lui, est resté au niveau de l'atmosphère). Quel gâchis ce phénomène du pain précuit surgelé et cuit vite fait dans des points de vente, quel désastre cette baguette striée en dessous, pâle et molassonne, qui s'éfritte et se désagrège avant même d'avoir touché votre table de cuisine (d'ailleurs loin de vous de la présenter sur une table, vous la découperez et la mettrez dans une corbeille, ce qui aura pour effet de la sécher encore plus vite), et quelle ingnominie ces viennoiseries dégoulinantes de beurre, sans aucun croquant et sans goût!
Pouah!
Je chéris l'idée d'un boulanger qui se serait levé à 1h du matin pour préparer amoureusement notre petit déjeuner, je bénis le four chaud dans lequel je glisse une pâte faite maison qui se transformera en beau et bon gâteau, je pleure de bonheur en respirant l'odeur du pain que j'ai fait dans ma machine, savamment programmée pour me réveiller en fin de cuisson.
Parisiens, j'en appelle à votre bon sens, et pour commencer celui du goût, vous savez très bien faire la différence entre une vraie baguette croustillante et pleine de goût, et un morceau de caoutchouc, vous êtes des professionnels du pain au chocolat feuilleté, alors avec moi défendez l'artisan boulanger!
Pour en lire plus: Boulangerie.net, et marketing sensoriel sur Educnet et le blog Mercadoc